Le Département de l’Orne réalise un chantier routier à faible impact environnemental à Longny-les-Villages

Le Département de l’Orne a entrepris de tester en 2022 plusieurs techniques à faible impact environnemental pour l’entretien de ses routes départementales. Le premier d’entre eux se déroule les 4 et 5 mai prochains à Longny-les-Villages. Si les résultats sont concluants, certaines de ces techniques pourraient être plus régulièrement mises en œuvre.

Actualité - 03/05/2022

Les 4 et 5 mai prochains, sur la RD111 à Longny-les-Villages, c’est un chantier un peu particulier que va réaliser le Conseil départemental de l’Orne. Pour la première fois, un reprofilage et une réfection de la couche de roulement en enrobés sur la RD111 entre Monceaux-au-Perche et Longny-au-Perche vont être réalisés en utilisant un béton bitumineux à l’émulsion. Une technique à faible impact environnemental.

Gain énergétique et réduction des émissions de gaz

Le béton bitumineux à l’émulsion est fabriqué à température modérée (jusqu’à 40°C) et mis en œuvre à température ambiante, permettant ainsi un gain énergétique et une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Sa formulation intègre par ailleurs des forts taux d’agrégats d’enrobés recyclés : gravier, sable ou béton récupérés, par exemple, lors de travaux de déconstruction de chaussées. Ce qui permet de limiter l’emploi de matériaux naturels prélevés en carrière.

Pour les travaux de renforcement de la RD111, le gain en émission de carbone est estimé à 2 kg de CO2 éq/m². Ce qui représente 41,2 tonnes d’émission de CO2 en moins par rapport à la grave-bitume, utilisée d’habitude sur ce type de chantier (fabrication entre 140° et 170°C, mise en œuvre entre 135° et 160°C).

Par ailleurs, le béton bitumineux à l’émulsion peut, dans certaines conditions, être utilisé en couche de roulement. Contrairement à une grave-bitume, il n’a donc pas besoin d’être recouvert par un enduit superficiel (gravillonnage) quelques mois plus tard. Un atout environnemental non négligeable.

Au final, le béton bitumineux à l’émulsion c’est :

  • moins d’énergie dépensée et moins d’émissions de CO2,
  • plus de sécurité et de confort pour les applicateurs qui ne sont pas exposés à des températures élevées,
  • moins de gêne pour l’usager : un seul chantier au lieu de deux à quelques mois d’intervalle (reprofilage puis couche de roulement),
  • plus de confort acoustique pour les riverains : avantage de l’enrobé, moins bruyant qu’un enduit superficiel.

Une économie de 48 000 €

Le béton bitumineux à l’émulsion a un coût de revient plus élevé à la tonne (+40%), mais les caractéristiques du trafic et de la chaussée de la RD111 ont permis d’optimiser dans ce cas particulier les épaisseurs mises en œuvre et d’avoir un coût global comparable à celui qu’aurait nécessité une grave-bitume, soit 186 000 €. En s’affranchissant de la réalisation d’un enduit superficiel, le Département réalise une économie substantielle de 48 000 €.

Quelques chiffres

  • 3,860 km : la longueur du chantier
  • 20 600 m² : la surface revêtue
  • 2200 T d’enrobés fabriqués à température modérée et mis en œuvre à température ambiante
  • 41,2 T en moins d’émission de CO2
  • 186 000 € TTC : le coût du chantier
  • 48 000 € TTC économisés en ne réalisant pas d’enduit superficiel