D5 : les Départements normands au travail

Ce mercredi, les Présidents des Départements normands, Alexandre Rassaërt (Eure), Bertrand Bellanger (Seine-Maritime), Jean-Léonce Dupont (Calvados), Christophe de Balorre (Orne) et le 1er Vice-Président Jacky Bouvet (La Manche) se sont réunis pour, entre autres sujets, confronter leurs points de vue sur une récente étude de l'INSEE qui dessine la trajectoire démographique de la Normandie à horizon 2070. Un document prospectif essentiel pour leur permettre d'anticiper les changements et les besoins de la population.

Actualité - 22/05/2023

Réunis dans l'Eure au Moulin d'Andé, les 5 Présidents des Départements normands ont balayé leurs actualités respectives, avant d'aborder le dossier phare de ce D5 : l'étude démographique de l'INSEE à l'échelle normande.  

Un document qui pointe un accroissement démographique de la population normande de 20 % sur la période 1968-2023. Une croissance démographique à tempérer car elle est, en fait, 12 % inférieure à la moyenne nationale sur la même période. Cette analyse effectuée sur une période de plus de 50 ans permet aussi de constater que l'accroissement démographique s'est peu à peu essoufflé et que le solde naturel (naissances / décès) est même devenu négatif à l'échelle normande ces dernières années.

Être proactifs et préparer l'avenir

A horizon 2070, cette étude envisage même un scénario qui ferait passer la Normandie de 3.33 millions d'habitants aujourd'hui, à 2,87 millions. Pour Alexandre Rassaërt (Eure) : "Cette étude prospective doit tous nous mobiliser pour retrouver une croissance démographique positive. Il faut redoubler d'efforts pour améliorer l'attractivité de nos territoires et entretenir la dynamique post crise sanitaire, qui a vu de nombreux Franciliens venir s'installer en Normandie." 

L'étude de l'INSEE pointe aussi le vieillissement de la population avec, en 2070, un doublement du nombre de Normands de plus de 85 ans. Des données fondamentales pour les Départements, qui ont notamment en charge les enjeux de maintien à domicile et l'habitat des seniors. Pour Jean-Léonce Dupont (Calvados) : "La forte évolution démographique des personnes âgées de plus de 75 ans impose une réflexion et stratégie forte des Départements à court terme (2030) sur les modes d’habitat des séniors. En cela, cette étude n'est pas une "révélation" mais elle est une aide supplémentaire au pilotage pour anticiper ces transformations et ne pas les subir."

Le nombre d'enfants scolarisés (3-18 ans) va lui aussi chuter puisque d'ici à 2070, 222 000 jeunes de moins seront scolarisés avec trois Départements particulièrement impactés : l'Eure (- 42 %), l'Orne (- 41 %) et la Manche (- 40 %). Là encore, cette étude va permettre d'anticiper et préparer ces transformations sociétales. 

Protection de l'enfance : des contrôles interdépartementaux renforcés

Les Départements normands ont aussi constitué en 2020 une cellule interdépartementale d'inspection des établissements et services dans le domaine de l'aide sociale à l'enfance, du handicap et de l'insertion.
Cette coopération permet de mobiliser près de 10 inspecteurs et de mener des opérations de contrôles communes qu'elles soient inopinées, programmées ou de nature plus administratives.  

En 2023, une cinquantaine de ces inspections sont d'ores et déjà programmées par les Départements et des inspections complémentaires pourraient (sur alerte) s'y ajouter.  Pour le Président Christophe de Balorre (Orne) : "Cette cellule d'inspection interdépartementale constitue à la fois une "task force" opérationnelle et un réseau d'alerte de dysfonctionnements dans les structures de la protection de l'enfance, notamment les lieux de vie et d'accueil (LVA) et les MECS. A l'échelle normande, les Départements ont la responsabilité de milliers d'enfants qui leur sont confiés. Nous devons nous assurer de leur sécurité, de leur bien-être et pour cela, il faut renforcer les contrôles."

Cyber-attaque : le retour d'expérience de la Seine-Maritime

A l'automne dernier, le Conseil départemental de Seine-Maritime a été la cible d'une cyberattaque majeure. Les hackers ont pénétré le système d’information de la collectivité, en usurpant le compte d’un agent. Le déclenchement d'une cellule de crise pilotée par le DGS et des protocoles bien rodés ont permis de déjouer une partie des plans des pirates mais l'attaque a laissé des traces. Il aura fallu dix jours pour reconstruire, sécuriser les infrastructures, rétablir les communications et les services externes ainsi que plusieurs mois pour stabiliser le système informatique et repenser sa sécurité globale.  

Pour le Président Bertrand Bellanger (Seine-Maritime) : "Ce type d'attaque informatique contre les institutions ou les entreprises se multiplie et nous avons donc voulu partager cette expérience avec les autres Départements. Face à des cybercriminels très agiles, une bonne communication et coordination entre Départements est très importante, car la protection des systèmes d'information, des données, des canaux de communication est absolument cruciale. Dans notre collectivité, cette cyberattaque nous a obligés à accélérer et à réaliser 2 années d’investissement (3.5 M€) sur notre sécurisation informatique en seulement 4 mois."

Sur ce sujet aussi, les Départements normands ont fait le choix d'avoir une approche collective pour être toujours mieux coordonnés dans leurs actions et donc plus efficaces. Pour poursuivre cette dynamique et continuer d'aller plus loin dans les coopérations interdépartementales, un prochain D5 aura lieu à l'automne dans la Manche.