Le Débat d’orientation budgétaire (DOB) constitue le temps fort de la session plénière du Conseil départemental du 3e trimestre, en vue de construire le budget, ce qui devient de plus en plus difficile. Aux premiers chiffres, égrenés au titre des recettes et des dépenses à prévoir pour 2026, sont venus s’ajouter ceux – « mauvais » – de l’accidentologie sur les routes de l’Orne depuis le 1er janvier. Et la sécurité routière s’est alors invitée dans les débats, avec l’espoir de « provoquer un électrochoc collectif » pour inverser la tendance.
Le Débat d’orientation budgétaire (DOB) constitue le temps fort de la session plénière du Conseil départemental du 3e trimestre, en vue de construire le budget, ce qui devient de plus en plus difficile. Aux premiers chiffres, égrenés au titre des recettes et des dépenses à prévoir pour 2026, sont venus s’ajouter ceux – « mauvais » – de l’accidentologie sur les routes de l’Orne depuis le 1er janvier. Et la sécurité routière s’est alors invitée dans les débats, avec l’espoir de « provoquer un électrochoc collectif » pour inverser la tendance.
Actualité - 26/09/2025
Ce vendredi 26 septembre, sous la présidence de Christophe de Balorre, l’assemblée départementale a posé les grandes lignes du budget 2026, sur lequel les dépenses à caractère social, inexorablement alourdies par les politiques nationales non financées par l’État, pèsent plus de 70%. Toutefois, la feuille de route fait la part belle aux investissements d’avenir, pour près de 92 M€.
Un contexte très contraint
Tracer les contours du budget 2026, en vue de son adoption en novembre, tel est l’objectif du Débat d’orientation budgétaire (DOB). Les premières prévisions seront affinées au fil des prochaines semaines. Elles serviront de bases aux différents arbitrages qui s’imposeront, notamment dans un contexte très contraint.
Pour la 2e année consécutive, la construction du budget départemental sera difficile. 2026 voit se confirmer une progression extrêmement rapide des dépenses courantes qui, pour une très large part, sont subies, notamment au titre du “social” qui représente près de 70 % des charges. À l’inverse, les recettes sont devenues très peu dynamiques et aucun levier ne permet de les faire évoluer.
Effet ciseaux
« Ce constat est partagé par de nombreux Départements de France, même si des disparités fortes existent. Dans un rapport de juin 2025, la Cour des Comptes explique la situation financière dégradée des Départements par “une composition des recettes inadaptée aux dépenses”, en appuyant sur le fait qu’il est “peu rationnel que des recettes aussi cycliques et volatiles que les Droits de mutation à titre onéreux (DMTO) et la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) contribuent au financement de dépenses aussi rigides et évolutives que les dépenses sociales” », explique le président de l’Orne.
Le rapport sur les orientations budgétaires 2026 met en avant un “effet ciseaux” de plus en plus menaçant, avec une hausse constatée sur les 2 dernières années de l’ordre de +5 % pour les dépenses et proche de +1 % en recettes. « Cette trajectoire implacable grignote l’intégralité de nos marges et réduit notre excédent ! », déplore le président de Balorre.
« Faire des choix »
Pour la présentation du budget primitif 2026, qui devra être voté à l’équilibre fin novembre, un rééquilibrage s’impose, à hauteur de 8 M€, tant pour le fonctionnement qu’au niveau de l’investissement. « Nous allons devoir, à nouveau, faire des choix et prendre nos responsabilités, comme nous avons toujours su le faire, tout en assumant nos ambitions pour notre territoire et pour ses habitants », assure Christophe de Balorre.
« Maintenir un haut niveau d’engagement sur des investissements d’avenir, pour près de 92 M€, telle est notre volonté », confie le président de Balorre. « Un élément favorable nous le permet : notre endettement maîtrisé et constitué pour partie dans des périodes de taux d’intérêt particulièrement bas. Contenue sous la barre des 130 M€, cette dette représente 466 € par habitant, alors que la moyenne des départements comparables atteint 500 €. »
« Les accidents, ce n’est pas les autres ! »
En début de séance, le président de Balorre a tenu à « lancer un cri du cœur face au nombre de morts sur nos routes ». À mi-septembre, 24 tués sont à déplorer, contre 18 à la même date en 2024.
Des interrogations
« Pourquoi autant de morts sur nos routes ? » a interrogé le président, rappelant que « le dimanche 14 septembre, c’est un jeune automobiliste qui se tue à la sortie de Mortagne-au-Perche ; le lendemain, c’est un cycliste qui est renversé à Hauterive, à la sortie de la voie verte, alors même que la signalétique adaptée est parfaitement en place ».
Mettant en avant les différents travaux lourds conduits par le Département sur ses routes, les nombreux chantiers d’entretien qui se succèdent et une surveillance permanente, Christophe de Balorre souligne que « toutes les semaines, nos agents parcourent l’ensemble du réseau routier, soit près de 6 000 kilomètres, pour s’assurer que tout est en ordre et, si besoin, remédier immédiatement au moindre problème de sécurité détecté ». Un rappel au passage : « Cette année, le Conseil départemental répartit plus de 700 000 € pour aider une trentaine de communes et d’intercommunalités à financer des aménagements de sécurité, qui bénéficient directement aux usagers de nos routes. Et nous accompagnons, également, la réalisation de projets structurants de requalification de centres-bourgs ! »
« Que pouvons-nous faire de plus ? Si ce n’est lancer un appel aux automobilistes et à tous les autres usagers de la route, les inciter à la plus grande prudence, à une vigilance renforcée. C’est tout le sens d’une vaste campagne de sensibilisation que nous allons lancer, à travers les réseaux, les médias et de l’affichage, notamment tous nos abris bus », ajoute le président du Conseil départemental Le slogan qui sera décliné a le mérite d’être (très) clair : « Les accidents, ce n’est pas les autres ! »
La campagne de sensibilisation conjointe entre le Conseil départemental et l’État sera lancée dès octobre. Les messages et visuels sont prêts !
Le Centre départemental de santé se développe
Le Centre départemental de santé emploie, actuellement, 27 professionnels de santé, pour environ 12 “équivalents temps plein” : médecins généralistes (22, dont 2 nouveaux recrutés ce mois-ci), dentistes (2), ophtalmologue (1), gynécologue (1) et sage-femme (1).
38 000 rendez-vous en 2024
Ce dispositif innovant, reposant sur une structure dotée de praticiens salariés, a déjà permis à 6 200 patients de retrouver un médecin traitant. En prenant en compte l’ensemble des patients vus au moins une fois depuis le début de l’année 2025, par l’un des médecins généralistes ou la sage-femme, le chiffre de 11 600 patients est atteint.
Au-delà du suivi de ses patients “réguliers”, le Centre départemental de santé assure une mission de service public, en proposant des consultations d’urgence, y compris à des patients qui n’ont pas de médecin traitant. Parallèlement, de nombreuses visites auprès des aînés accueillis en établissement sont assurées. En 2024, les centres territoriaux et leurs antennes ont franchi la barre des 38 000 rendez-vous, dont près de 30 000 pour des consultations de médecine générale.
« Le développement de notre Centre départemental de santé se poursuit, avec de nombreux projets lancés, dont le Centre territorial de santé d’Argentan, et ses antennes à Fel et à Rânes », explique le président du Conseil départemental, Christophe de Ballore. Et il se réjouit de « l’accueil toujours enthousiasmant de jeunes internes, lors de la journée annuelle que le Département leur dédie. Nous pouvons aussi compter sur la venue de stagiaires, appelés à devenir nos ambassadeurs ».
Solidarité : « Un enjeu de société majeur »
En dépit des incertitudes persistantes sur les équilibres budgétaires, le Président du Département reste optimiste face à « l’évolution positive de dossiers majeurs et l’avancement de chantiers d’envergure. » Il cite l’Aide sociale à l’Enfance (ASE) et « le remarquable travail conduit par nos équipes, dans des conditions souvent délicates, voire difficiles ».
De gros investissements
« Notre mission première, c’est la solidarité. Et nous avons à cœur de continuer à l’exercer dans sa plénitude », a insisté le président de Balorre. « De la petite enfance à la fin de vie, le Département est présent, en proximité ! » martèle-t-il, conscient que « ça n’est pas tant l’avenir de la collectivité qui est en jeu, que celui des très nombreux services qu’elles apporte en tant que chef de file de l’action sociale et qui, depuis fort longtemps, ont fait leurs preuves. »
Parmi les gros investissements engagés, la construction d’un nouveau Centre parental, à Alençon, lieu de prévention et de soutien aux familles en proie à l’isolement, à la violence, à la précarité, pour 5 M€. Une nouvelle Maison des enfants (MECS) verra également le jour à Alençon, pour 8,5 M€.
« L’accueil et l’accompagnement protecteur de parents et de jeunes en quête d’un environnement adapté et stable sont au cœur de notre engagement. À nous de faire en sorte qu’il soit à la mesure de l’enjeu, que nous savons majeur dans notre société qui souffre, de plus en plus, d’un manque de repères », relève le président de Balorre.
Dans le domaine des solidarités, le Conseil départemental scrute la possibilité de recourir à l’Intelligence artificielle, tout comme son homologue de l’Eure, avec lequel il va engager une réflexion. L’objectif est double : mieux orienter les bénéficiaires, vers les dispositifs adaptés, pour faciliter l’instruction de leurs dossiers, mais aussi apporter un soutien concret aux travailleurs sociaux, afin de leur libérer du temps pour l’accompagnement personnalisé des publics en difficulté.
Collèges : « Les jeunes comptent sur nous ! »
« Nous voulons, précisément, que chaque collégien bénéficie d’un environnement favorable et de conditions de travail les meilleures, quelle que soit la taille de l’établissement, quelle que soit son implantation, en ville ou en milieu rural. Nous le souhaitons, tout autant, pour les équipes de direction, les enseignants et les agents ». Le message de rentrée du Président de Balorre confirme « la ferme volonté du conseil départemental de « tenir ses engagements en faveur de nos jeunes, qui comptent sur nous ! »
Les chantiers en cours…
Collège Molière (L’Aigle). Les travaux avancent. La phase 1 (SEGPA Hygiène-Alimentation-Services et métiers du bâtiment, atelier technique, local VTT) a été réceptionnée en mai 2024. La phase 2 (réhabilitation du bâtiment externat, infirmerie et bureau CPE) s’est achevée peu après. La phase 3 (hall d’entrée, administration, nouveau CDI, laverie de la cuisine et logements de fonction) est en cours. La dernière phase à lancer, concerne les aménagements extérieurs, qui précéderont la fin du chantier, programmée pour l’été 2026. Coût : 23 M€.
Collège Racine (Alençon). La réalisation du gros œuvre est achevée. Les aménagements intérieurs se poursuivent, en vue d’une mise en service début mars 2026, à l’issue des congés d’hiver. Suivront une nouvelle phase de déconstruction et la réalisation, sur l’espace libéré, de la cour de récréation végétalisée et du plateau sportif doté d’une piste d’athlétisme. Les tout derniers travaux seront achevés pour la rentrée de septembre 2027. Coût : 34 M€.
Collège François Truffaut (Argentan). Les travaux ont débuté avec la création d’un préau, en service depuis la toute récente rentrée. La rénovation énergétique d’un bâtiment (isolation thermique, remplacement des menuiseries extérieures et opérations d’amélioration intérieure) se poursuit, pour s’achever en avril prochain. Coût : 1,8 M€.
Collège Jean Monnet (Flers). Les travaux se poursuivent. La phase 1 (réfectoire, laverie, SEGPA Hygiène-Alimentation-Services et salles de cours) a été achevée à la rentrée de septembre 2023. La fin de la phase 2 (administration, SEGPA Bâtiment et salles de cours) est prévue pour début 2026. Le démarrage de la phase 3 (CDI, foyer des élèves, salle des professeurs et salles de classe) interviendra en février 2026, pour 9 mois environ. La 4e et dernière phase, pour la démolition du bâtiment SEGPA et les aménagements extérieurs, doit s’achever avant l’été 2027. Coût : 20 M€.
Collège Hée-Fergant (Vimoutiers). Les travaux préparatoires ont été réalisés au premier semestre 2025 : démolition de bâtiments, garages et serres, dévoiement de réseaux. Les espaces libérés ont permis de lancer la construction du nouveau collège, cet été, avec la réalisation de forages géothermiques profonds (chauffage). La mise en service est prévue à la rentrée de septembre 2027, pour un achèvement complet des travaux en novembre 2028. Coût : 19,5 M€.
La séance du Conseil départemental en bref…
• Hommages. Les élus départementaux ont observé un moment de recueillement à la mémoire de leur collègue Laurent Marting, vice-président du Département et conseiller régional, emporté par la maladie le 13 juillet, à l’âge de 57 ans, et de leur ancien collègue Maurice Brard, maire honoraire de L’Aigle, décédé le 5 août, à 88 ans.
• Installation. Suppléant de Laurent Marting pour le canton de Rai, Didier Duvaldestin lui succède sur les bancs de l’assemblée départementale, où le président lui a souhaité la bienvenue. Le nouvel élu est maire d’Échauffour et conseiller délégué à la Communauté de communes des Vallées d’Auge et du Merlerault.
• Patrimoine. Le président du Département, qui s’est rendu sur place dans la nuit de mercredi à jeudi, a évoqué avec émotion l’incendie qui a détruit le Château de Médavy et bon nombre des collections qu’il abritait : « Je veux assurer de notre solidarité les propriétaires, Mme et M. Charron, qui ont investi des sommes considérables pour réhabiliter ce joyau du patrimoine ornais. J’ai pu mesurer leur détresse. Je souhaite de tout cœur qu’ils trouvent le courage, la volonté et les moyens de reconstruire. Ce château, ouvert au public, a accueilli de nombreuses et belles manifestations, d’ailleurs organisées avec le soutien du Conseil départemental. »
• Soutiens et félicitations. « À la suite des incendies de voitures que la ville d’Alençon a connus cet été, je veux assurer nos forces de l’ordre de tout notre soutien. Nous pouvons aussi les féliciter d’avoir réussi à interpeller le ou les auteurs présumés de ces actes, que nous condamnons avec la plus grande fermeté », a déclaré le président de Balorre. Il s’est ensuite adressé aux sapeurs-pompiers : « Je veux saluer l’engagement, le courage et le professionnalisme de nos soldats du feu. Je les ai encore vus à l’œuvre à Médavy. Ils méritent vraiment notre infinie reconnaissance ! »
• Les Elles de l’Orne. Les Conseillers départementaux, autour du président, Christophe de Balorre, ont revêtu le tee-shirt de la 11e édition, pour souhaiter plein succès aux Elles de l’Orne. Cette course-marche au profit de la lutte contre le cancer, est organisée par le Département, le dimanche 12 octobre, au Pôle universitaire d’Alençon-Campus de Damigny. Inscriptions en ligne www.lesellesdelorne.fr (jusqu’au 5 octobre).
