Compte administratif 2024 et budget supplémentaire 2025 ont nourri les débats de la session d’été du Conseil départemental, ce vendredi 27 juin, sous la conduite du président, Christophe de Balorre. Entre solidarité et investissements, l’Orne garde le cap !
Compte administratif 2024 et budget supplémentaire 2025 ont nourri les débats de la session d’été du Conseil départemental, ce vendredi 27 juin, sous la conduite du président, Christophe de Balorre. Entre solidarité et investissements, l’Orne garde le cap !
Actualité - 27/06/2025
Cette séance budgétaire, qui permet de valider les comptes de l’exercice écoulé et d’adapter le budget de l’exercice en cours, confirme un contexte financier de plus en plus contraint. Les marges de manœuvre, qui sanctuarisent aujourd’hui les investissements d’avenir, affichent un recul persistant, tout autant hors de contrôle puisque directement lié aux orientations de l’État et aux coupes budgétaires qu’il devrait accentuer.
Effet ciseaux en… 2026
Le compte administratif de 2024 s’inscrit dans la continuité de 2023, qui marquait une rupture nette avec la période précédente. Jusqu’en 2022, la progression des recettes de fonctionnement (+ 4,1% en 2021 et + 4,15% en 2022) permettait de couvrir largement la progression des dépenses (+ 1,7% en 2021 et + 2,7% en 2022). Ça n’est plus le cas en 2024. Et 2025 verra l’effet ciseaux se profiler pour… 2026 !
Le résultat de fonctionnement s’établit en 2024 à 15,02 M€. Il était de 20,85 M€ en 2023. Soit pour 2025, plus de 5 M€ d’euros de moins pour investir !
“La dynamique s’est brisée en 2023 et les projections confirment une complexité budgétaire que doivent affronter tous les Départements de France. Jusqu’alors, l’Orne a pu traverser les turbulences, en s’appuyant sur l’héritage d’un pilotage adapté à nos capacités financières. Au fil des années, les fruits d’une gestion saine ont assuré le rôle d’amortisseur face aux crises successives. Mais de réelles difficultés se profilent à l’horizon immédiat : la construction du budget 2026, qui nous mobilise déjà, relève d’un exercice qui promet d’être complexe », relève le président, Christophe de Balorre.
Quelques notes d’optimisme, toutefois : “Nos marges de manœuvre ont considérablement fondu, mais 2024 a confirmé notre capacité à nous adapter, afin de continuer à investir pour l’avenir, à hauteur de 90 M€. Nos dépenses d’équipement s’établissent à 272 € par habitant, soit plus de 100 € par habitant de plus que dans les départements comparables au nôtre”. Parallèlement, “le recours à l’emprunt, pour 16 M€, porte la dette par habitant à 466 € (464 € en 2023), soit bien en-dessous de la moyenne nationale qui est de 498 €.”

L’action sociale : 61% des charges
Pour 2025, le budget supplémentaire confirme une progression significative des dépenses courantes. Au titre des programmes sociaux, les ajustements atteignent + 10,69 M€ (hors progression des frais de personnel) : + 5,77 M€ pour l’autonomie (personnes âgées, handicap) et + 4,92 M€ pour l’Aide sociale à l’enfance (frais d’hébergement, mineurs non accompagnés).
Face à l’ampleur des sommes consacrées à l’action sociale (61% des charges du Département), le président livre son commentaire : “il nous faut rester positif et reconnaître que ce que nous réalisons dans le domaine social est tout à fait exceptionnel : nous pouvons en être fiers ! Certes, ce sont bien des dépenses, mais c’est aussi et surtout une action, au quotidien, de nos services et des personnels, qui font un travail remarquable“.
Christophe de Balorre évoque les 20 ans de la Loi handicap, célébrés récemment au Pôle solidarité : “J’ai rencontré les agents de la Maison départementale de l’autonomie (MDA), 80 au total. Ils sont formidables, sympathiques, heureux dans leur travail malgré sa complexité et je veux les remercier, car cette structure départementale est sans doute l’une des meilleures de France.”
L’Aide sociale à l’enfance recrute
Retour, également, sur l’anniversaire des jeunes majeurs de l’Aide sociale à l’enfance : “j’ai pu échanger avec les personnes qui les accompagnent et dont le travail est formidable. Quant aux jeunes, en formation ou toujours scolarisés, ils sont particulièrement motivés, notamment les mineurs non accompagnés (MNA), qui sont tous intégrés. Cette politique volontariste que nous conduisons est un vrai succès d’insertion. Au budget supplémentaire 2025, nous affectons d’importants moyens à la mise en œuvre d’un dispositif pérenne pour offrir à nos MNA, qui sont plus de 200 dans l’Orne, des conditions d’accueil plus digne ; c’est tout à notre honneur.”
Concernant la prise en charge des jeunes confiés au Département, le président de Balorre reconnait “une vraie tension dans le système, qui n’est d’ailleurs pas propre à l’Orne.” Il s’en explique : “Nous manquons de places, et il ne s’agit ni d’une question de volonté, ni d’un blocage financier, mais bien d’une question de moyens humains. Le nombre de nos familles d’accueil, très professionnelles et reconnues comme telles, a considérablement diminué au fil des nombreux départs en retraite, qui ne se trouvent malheureusement pas compensés. La chute des effectifs, en partie enrayée, devrait l’être davantage dans les mois qui viennent ; nous y travaillons.”
Au titre des investissements 2025, certains montants sont revus à la hausse : pour les routes (+ 1,85 M€, affectés principalement à des travaux de remise en état à la suite de dégradations liées à la météo), pour les collèges (+ 320 000 € pour l’acquisition de matériel de restauration et de mobilier scolaire), pour les équipements (+ 190 000 €, pour le renouvellement de véhicules).
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Les subventions votées. Centre d’information sur le droit des femmes et des familles de l’Orne (CIDFF), 5 470 € ; association Envol 61 (sensibilisation et information sur les risques liés à la consommation d’alcool), 960 € ; Mission locale du Pays d’Alençon (dispositif local d’accompagnement), 3 240 € ; association Rayon de soleil (action d’esprit humanitaire en faveur de familles étrangères en situation de précarité), 1 800 € ; association L. A. sport, pour le concours international de saut d’obstacles au Haras national du Pin, 15 000 €.
