Pris dans la tenaille d’une évolution forte des dépenses sociales et d’une stagnation des recettes, le budget 2026 du Conseil départemental (473,6 M€) lui permet toutefois d’assumer ses missions (378,6 M€) et de préserver son programme d’investissements d’avenir (94,9 M€), sans accentuer l’endettement.
Pris dans la tenaille d’une évolution forte des dépenses sociales et d’une stagnation des recettes, le budget 2026 du Conseil départemental (473,6 M€) lui permet toutefois d’assumer ses missions (378,6 M€) et de préserver son programme d’investissements d’avenir (94,9 M€), sans accentuer l’endettement.
Actualité - 28/11/2025
L’hommage de l’Assemblée à Gilles de Courson
À l’ouverture de la séance, l’assemblée s’est recueillie à la mémoire de Gilles de Courson, ancien vice-président du Département, qui fut également maire de l’Hermitière et président de la Communauté de communes du Val d’Huisne, décédé le 12 novembre, à l’âge de 77 ans.
« L’enfance de Gilles de Courson a été marquée par le souvenir des drames que sa famille a vécus pendant la guerre. Son père, Guillaume, et son oncle, Aymard, se sont très tôt engagés dans la Résistance, ainsi que sa grand-mère, Germaine. Elle a été arrêtée par la gestapo en juillet 1943, internée en région parisienne puis déportée en janvier 1944 au camp de Ravensbruck. Transférée à Bergen-Belsen, où se trouvent également Simone Veil et Anne Frank, elle y meurt du typhus en mars 1945 », a rappelé le président de Balorre. « Gilles de Courson a sans doute puisé la force qui était la sienne auprès de ses glorieux ainés, pour conduire sa carrière professionnelle et surtout se mettre au service de ses concitoyens. »
Conseiller général du Theil-sur-Huisne de 1994 à 2015, Gilles de Courson a succédé à son père, lui-même élu du canton de 1945 à 1994. Nommé rapporteur du budget en 1995, il devient président de la Commission des finances, en 1998, et 1er vice-président du Conseil départemental.
Financier de métier, il a largement mis son expérience au service du Département, notamment pour redresser la situation financière de la collectivité, dans les années 1995/2000. Son engagement public lui avait valu de recevoir de prestigieuses distinctions. Il était notamment chevalier de la Légion d’honneur et chevalier dans l’ordre national du Mérite.
Une nouvelle fois, le vote du budget départemental a mis en lumière le poids de l’action sociale, pour 62% des dépenses de fonctionnement courant en 2026, soit 213,6 M€ affectés au financement des dispositifs d’accompagnement des plus fragiles. La prudence a guidé la prévision des autres charges, établies au même niveau qu’en 2025.
« Le Conseil départemental reste mobilisé dans des domaines qu’il a volontairement pris en mains, comme l’accès aux soins pour tous, en proximité », assure le président. Le déploiement du Centre départemental de santé se poursuit, fort d’une trentaine de praticiens salariés, généralistes, dentistes et spécialistes, grâce auxquels plus de 6 000 habitants ont retrouvé un médecin traitant. « Après l’arrivée de la fibre optique à l’habitant, effective dans 95 % des foyers du département pour l’accès à l’Internet très haut débit, la santé est la priorité des priorités. Elle l’est pour le Conseil départemental, au même titre qu’elle l’est pour les Ornaises et les Ornais. Et on continue à avancer ! », note Christophe de Balorre.
En dépit des difficultés rencontrées pour boucler la partie fonctionnement de ce budget 2026, les investissements sont maintenus à un haut niveau d’engagement, soit 95 M€, intégrant le remboursement du capital des emprunts à hauteur de 17,7 M€. La priorité reste donnée au Plan collèges (18 M€), au réseau routier (16,1 M€), au développement durable des territoires (7,2 M€), aux bâtiments départementaux (5 M€), qui intègrent 2,5 M€ pour le Haras du Pin, 500 000 € pour la nouvelle maison des enfants et la maison parentale à Alençon, mais aussi 500.000 € pour la couverture de l’église de Saint Céneri-le-Gérei, propriété du Département.
« Faire des choix »
« Ce budget 2026 est tout sauf simple. Comme l’ensemble des Départements, nous subissons de plein fouet ce fameux effet ciseaux annoncé et redouté depuis plusieurs années. Cette fois, il est bien là et il nous impose de faire des choix pour tenter de repousser l’échéance. Ce n’est pas de gaité de cœur que nous avons dû recalibrer certaines de nos dépenses d’investissement. C’est en responsabilité que nous l’assumons, afin de ne pas gager l’avenir et de conserver de réelles marges pour agir », a commenté le président.
Pointé du doigt, le « désengagement de l’État », qui plus est lorsque « le pouvoir central prescrit des dépenses “obligatoires” et les fait supporter partiellement, voire intégralement, au Département », a nourri les échanges, appelant à « la clarification des compétences de chacun et des financements qui vont avec ! »
Et le président de Balorre d’assurer : « L’annonce du nouvel acte de décentralisation, voulu par l’actuel premier ministre, est une occasion de faire remonter nos propositions pour redonner du souffle à l’échelon départemental, indispensable à nos populations et à nos territoires ! »
La RD 924. Le président de Balorre a réaffirmé la volonté du Conseil départemental d’aller au bout de ce chantier. « Il s’agit bien de terminer les aménagements de la RD 924, entre Briouze et Sevrai, car en amont et en aval les travaux sont déjà réalisés. Nous en avons la responsabilité, à l’endroit des villes d’Argentan, Flers et plus généralement du Bocage. Nous avons également la responsabilité à l’endroit des usagers de cette route, qui est accidentogène. (…) L’autorisation environnementale a été annulée par le TA de Caen en juin dernier et, de concert avec l’État, le Département a fait appel. »
Les revendications des professionnelles du secteur social du Département. À l’issue du mouvement déclenché à l’ouverture de la précédente session du Conseil départemental, le président a reçu une délégation. Depuis, plusieurs entrevues ont eu lieu, sous le pilotage conjoint d’Agnès Laigre et de Philippe Van-Hoorne.
Christophe de Balorre s’est lui-même déplacé, récemment, à la Délégation d’action sociale de Mortagne-au-Perche. Et la Commission des affaires sociales a programmé plusieurs rencontres.
« Le travail va se poursuivre, pour co-construire des propositions avec nos personnels qui, mieux que quiconque, connaissent les difficultés de leurs conditions de travail ; elles sont, pour l’essentiel, liées à l’état de notre société, à des situations sociales de plus en plus complexes, et des publics en difficultés qui sont de plus en plus exigeants et de plus en plus agressifs », résume le président.
S’agissant des bénéficiaires du RSA, la Commission permanente se prononcera, le 12 décembre, sur le nouveau régime de sanction, en application de la loi “plein emploi”. L’objectif est clair : « Retenir le régime de sanction le plus incitatif et réactif permis par le décret ».
L’Intelligence artificielle au Conseil départemental : « Les défis ne nous font pas peur ! »
« Dans l’Orne, les défis ne nous font pas peur ! Nous avons cet ADN en partage. » C’est en ces termes que le président présente « un nouveau défi qui se présente, celui de l’intelligence artificielle. À nous de l’appréhender comme une opportunité et non pas comme une menace ». Il cite différents objectifs : « Mieux répondre aux besoins des Ornaises et des Ornais, améliorer l'efficacité de nos services, développer de nouveaux projets, renforcer l'attractivité de notre département. » Ou encore : « Soulager nos équipes de certaines tâches fastidieuses, ingrates et répétitives, qui les ont éloignés, dans certains cas, du cœur de leur mission ; rendre nos métiers plus attractifs pour lesquels recruter devient de plus en plus difficile. »
Conscient des avancées à attendre d’une Intelligence artificielle « facilitatrice et au service de l’action publique, assumée en responsabilité et en confiance » Christophe de Balorre en appelle au collectif : « Soyons tous au rendez-vous, pour toujours plus de performance au service des Ornaises et des Ornais ! »